Marie-Thérèse Goumy

02/08/2024
Marie-Thérèse Goumy dans les années 1950

Marie-Thérèse Goumy est née le 1er juillet 1891 à Paris dans 5ème arrondissement. Elle sera élevée par sa mère Clémentine Goumy. Après des études à l’école normale des institutrices de Guéret, elle deviendra institutrice de l’école primaire de Crocq.

Issu d’un milieu simple, elle incarne très vite des valeurs humanistes. Elle est la cousine de Marcelle Dumas épouse Pabiot et marraine de Marie-Thérèse Pabiot épouse Mazuy.

Durant la seconde guerre mondiale, elle sera à la fois institutrice et secrétaire de Mairie ce qui lui permettra de réaliser de faux documents d’identité pour permettre à des enfants juifs de rejoindre la zone libre. 

« Dès le début de l’Occupation, elle assuma la charge de secrétaire de mairie, en remplacement de son prédécesseur fait prisonnier de guerre en Allemagne. Cette position lui permit, avec l’accord du maire M. Hubert, d’apporter une aide indispensable à la survie des nombreuses familles juives réfugiées à Crocq ainsi qu’au home d’enfants de l’OSE établi dans l’ancienne maison de cure climatique du village, de 1940 à 1942. 

Le couple Osowiechi et leur fils Pierre, 3 ans, s’enfuirent de Paris en 1940 accompagnés des grands-parents, les Pougatch, des oncles, tantes et cousins. Ils s’établirent à Crocq. Grâce à Marie-Thérèse, ils bénéficièrent du statut de réfugiés ce qui leur permit de recevoir une aide matérielle et une allocation. 

Elle les aida à trouver où se loger et leur fournit l’ameublement de base, offert par les habitants du village. Une fois installée, la famille subsista de travaux saisonniers (cassage de bois et travaux des champs) et de couture. Le père de Pierre qui était boucher travailla à la boucherie de Mme Roche, son mari étant lui aussi prisonnier de guerre en Allemagne. Marie-Thérèse fournit des faux papiers à de nombreux Juifs en danger ainsi qu’à leurs familles restées à Paris. Elle était liée à la Résistance. En mai-juin 1944, une division allemande stationna à Crocq. Marie-Thérèse véhicula l’information pour que les réfugiés partent se cacher. Marie Lagrollière, retraitée et ancienne ouvrière de la pelleterie Chapal, partit chercher Pierre à l’école et le conduisit à travers les camions du convoi pour l’emmener rejoindre ses grands-parents qu’elle cachait dans son grenier. Dans son témoignage, Pierre a souligné la complicité de la majorité des habitants de Crocq dans leur sauvetage et celui d’un grand nombre d’autres Juifs ».     

(Extrait du dossier n° 10521 du Comité Français pour Yad Vashem)

Elle décède, le 3 juillet 1952 à Chamalières, deux jours après son 61ème anniversaire. Elle est inhumée au cimetière de Crocq.

Aout 2024