Durant la Seconde Guerre Mondiale des habitants de Crocq se sont illustrés dans la Résistance et Mesdames Marie-Thérèse Goumy et Marie Lagrollière ont été reconnues « Justes parmi les Nations », car elles ont sauvé des personnes de confession juive en réalisant pour elles de faux documents ou en les hébergeant.
Le dimanche 2 avril 2006, lors d’une cérémonie à Crocq, Marie-Thérèse Goumy ainsi que Marie Lagrollière ont reçu à titre posthume la médaille des Justes parmi les Nations.
Extrait du dossier Yad Vashem pour la reconnaissance du titre de Justes parmi les Nations décerné lors d’une cérémonie en 2006 à Marie-Thérèse Goumy, Marie Lagrollière et Louis Aron.
« Pierre Osowiechi est né le 3 décembre 1937 à Paris. Son père Chaïm Osowiechi s’engage dans le régiment des volontaires étrangers dès septembre 1939, il est fait prisonnier, parviendra à être libéré et rejoindra sa famille fin 1940.
Parti de Paris dans le taxi du grand-père maternel, le reste de la famille, constitué des grands-parents maternels, Moïse et Fanny Pougatch, d’un oncle, de sa mère et du petit Pierre (2 ans et demi) était arrivé à Crocq le 16 juin 1940.
Une petite maison sera mise gratuitement à la disposition de la famille, qui reçoit en plus une allocation de réfugiés.
Elle va y demeurer pendant toute l’occupation, protégée et aidée par tout le village.
Les faux papiers sont fournis pour tous par Marie-Thérèse Goumy qui est institutrice et secrétaire de mairie à Crocq. En contrepartie, la grand-mère fait des travaux de couture et les autres membres de la famille aident aux travaux des champs. Le père (dont c’est la profession) va remplacer à la boucherie du village le patron, prisonnier en Allemagne.
Le refuge israélite de Neuilly, dirigée par Louis Aron, aidé de son épouse Yvonne, est évacué à Crocq en août 1939. Marie-Thérèse Goumy lui apporte une aide précieuse.
Là sont protégées une centaine de filles juives de 5 à 20 ans et ce, jusqu’en juillet 1942 date de son déménagement à Chaumont près de Mainsat. Que ce soit à Crocq puis à Chaumont, aucun des enfants de ce refuge ne sera déporté.
A Crocq toujours, d’autres familles juives sont logées dans trois hôtels. Marie-Thérèse Goumy a pu fournir des faux papiers à certaines de ces familles et elle a empêché l’arrestation de la famille Rapoport.
Marie Lagrollière, ancienne ouvrière d’une pelleterie, personne déjà âgée et de condition modeste est venue chercher le petit Pierre Osowiechi à l’école (il était alors âgé de 6 ans et demi) en juin 1944 alors qu’une colonne de la division SS allemande qui avait pendu des résistants la veille à Tulle, s’était arrêtée à Crocq. Marie emmena Pierre dans son grenier rejoindre ses grands-parents déjà avertis par Marie-Thérèse Goumy. Ils y sont restés cachés jusqu’au départ des Allemands vers le front de Normandie.
Marie-Thérèse Goumy et Marie Lagrollière ont été reconnues Justes parmi les Nations en 2006. »
Intégralité de la cérémonie à retrouver sur ce lien :
https://yadvashem-france.org/articles-et-documents/crocq-se-souvient-de-la-shoah/
Aout 2024