Justes parmi les Nations : Marie-Thérèse Goumy et Marie Lagrollière

22/11/2023

Durant la Seconde Guerre Mondiale des habitants de Crocq se sont illustrés dans la Résistance et Mesdames Marie-Thérèse Goumy et Marie Lagrollière ont été reconnues « Justes parmi les Nations », car elles ont sauvé des personnes de confession juive en réalisant pour elles de faux documents ou en les hébergeant.

Le 11 mai 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Thérèse Goumy et à Marie Lagrollière le titre de Juste parmi les Nations.

Le dimanche 2 avril 2006, lors d’une cérémonie à Crocq, Marie-Thérèse Goumy ainsi que Marie Lagrollière ont reçu à titre posthume la médaille des Justes parmi les Nations. 

Extrait du dossier Yad Vashem pour la reconnaissance du titre de Justes parmi les Nations décerné lors d’une cérémonie en 2006 à Marie-Thérèse Goumy, Marie Lagrollière et Louis Aron.

« Pierre Osowiechi est né le 3 décembre 1937 à Paris. Son père Chaïm Osowiechi s’engage dans le régiment des volontaires étrangers dès septembre 1939, il est fait prisonnier, parviendra à être libéré et rejoindra sa famille fin 1940.
Parti de Paris dans le taxi du grand-père maternel, le reste de la famille, constitué des grands-parents maternels, Moïse et Fanny Pougatch, d’un oncle, de sa mère et du petit Pierre (2 ans et demi) était arrivé à Crocq le 16 juin 1940.
Une petite maison sera mise gratuitement à la disposition de la famille, qui reçoit en plus une allocation de réfugiés.

Elle va y demeurer pendant toute l’occupation, protégée et aidée par tout le village.

Les faux papiers sont fournis pour tous par Marie-Thérèse Goumy qui est institutrice et secrétaire de mairie à Crocq. En contrepartie, la grand-mère fait des travaux de couture et les autres membres de la famille aident aux travaux des champs. Le père (dont c’est la profession) va remplacer à la boucherie du village le patron, prisonnier en Allemagne.

Le refuge israélite de Neuilly, dirigée par Louis Aron, aidé de son épouse Yvonne, est évacué à Crocq en août 1939. Marie-Thérèse Goumy lui apporte une aide précieuse.


Là sont protégées une centaine de filles juives de 5 à 20 ans et ce, jusqu’en juillet 1942 date de son déménagement à Chaumont près de Mainsat. Que ce soit à Crocq puis à Chaumont, aucun des enfants de ce refuge ne sera déporté.

A Crocq toujours, d’autres familles juives sont logées dans trois hôtels. Marie-Thérèse Goumy a pu fournir des faux papiers à certaines de ces familles et elle a empêché l’arrestation de la famille Rapoport.

Marie Lagrollière, ancienne ouvrière d’une pelleterie, personne déjà âgée et de condition modeste est venue chercher le petit Pierre Osowiechi à l’école (il était alors âgé de 6 ans et demi) en juin 1944 alors qu’une colonne de la division SS allemande qui avait pendu des résistants la veille à Tulle, s’était arrêtée à Crocq. Marie emmena Pierre dans son grenier rejoindre ses grands-parents déjà avertis par Marie-Thérèse Goumy. Ils y sont restés cachés jusqu’au départ des Allemands vers le front de Normandie.

Marie-Thérèse Goumy et Marie Lagrollière ont été reconnues Justes parmi les Nations en 2006. »

Intégralité de la cérémonie à retrouver sur ce lien : 

https://yadvashem-france.org/articles-et-documents/crocq-se-souvient-de-la-shoah/

Aout 2024